• Le souffle de Midas

     

    Auteur : Alison Germain
    Éditeur : Le chat noir
    Série : Chroniques homérides
    Année de parution : 2017
    Format : broché
    Genre : fantastique
    Nombre de pages : 272

    Entre tes mains, fille d'Homère, brûle encore le pouvoir des Dieux. Le jour où une inconnue rend son dernier souffle dans mes bras, je sais que ma vie paisible d'étudiante ne sera plus jamais la même. Au lendemain du drame dont j'ai été le seul témoin, aucune trace du crime n'a été retrouvée, tant et si bien que tout le monde me pense folle, moi la première. Seul un homme me croit, Angus Fitzgerald, détective à la recherche d'une personne qui ressemble trait pour trait à la femme morte sous mes yeux. Alors que ce mystère reste sans réponse, les objets que je touche se transforment en or. Et quand le bel Angus me narre le mythe antique de Midas, ce roi grec qui changeait tout en or, je comprends qu'il en sait bien plus sur ce qui m'arrive. Et aussi sur les dangers qui me menacent. Pour moi, le plus imminent est juste là, dans mes mains. Parce que si pour le détective, je suis bénie des Dieux, je ne vois en ce pouvoir qu'une malédiction…

    L'histoire, rédigée à la première personne, est racontée par Louise, étudiante ayant en parallèle un job dans une boutique de pierres précieuses. C'est une héroïne classique à la vie simple qui va d'un coup être chamboulée. Cette situation de départ est plutôt banale et malheureusement, je n'ai pas trouvé la suite du récit plus originale.

    Louise va fuir avec Angus, un homme à la personnalité un peu contradictoire : très évasif sur son histoire, plutôt sérieux et réfléchi et pourtant adepte de sous-entendus sexuels. Je n'ai pas réussi à complètement cerner cette personnalité; il en découle que l'introduction d'une romance avec Louise ne fonctionne pas pour moi.

    Férue de récits mythologiques, j'avais hâte de voir comment tout cela serait exploité. Malheureusement, ce n'est relégué qu'au rang d'anecdote (du moins dans ce premier tome). On parle beaucoup de Midas, Homère et autres personnages d'importance dans la mythologie grecque, mais ils n'ont pas grand intérêt dans l'aventure de Louise et des autres. En revanche, l'auteure a l'air d'avoir de bonnes connaissances en pierres précieuses et en faire des éléments clés de l'aventure est très judicieux. De manière générale, la plume de l'auteur est plutôt agréable, même si les quelques grossièretés échangées dans les dialogues n'étaient pas indispensables.

    Je suis déçue de ne pas avoir senti les héros en grand danger. Malgré tout, la fin est intrigante, dynamique et les dernières phrases entretiennent habilement le suspense.

    Ce livre sortira malheureusement vite de mon esprit par manque d'originalité, mais il pourrait satisfaire les adeptes de romances fantastiques.

     

    Note

            Nous y étions.
            A la lumière diurne, le parc me semblait différent. Les buissons chatoyants, le pépiement des oiseaux ne dressaient aucune illusion. Les images que j'avais en tête demeuraient encore trop virulentes pour que je ne me laisse berner.
         - C'est maintenant ou jamais, m'encouragea Nimue qui avança la première.
           Retenant mon souffle, je lui emboîtai le pas. Mes semelles crissaient sur le gravier, puis dans l'herbe que, deux jours plus tôt, j'avais vue souillée de sang jusqu'à en imbiber la terre. J'avançai avec la trouille de tomber sur un indice. Était-ce réellement une bonne chose de lever le voile sur ce qui s'était passé cette nuit-là? Je nageais en plein doute.
         - Lou, regarde!
           Mon estomac se serra. Qu'avait-elle trouvé? Je n'osais pas regarder. Du sang? Une si grande quantité n'avait pas pu disparaître! Il était certain que nous allions en dénicher la trace. Je ne voulais pas le voir. Je gardais encore à l'esprit son odeur âcre, sa texture poisseuse sur mes doigts.
         - Il y a une espèce de... poussière d'or partout sur le sol, regarde ça!


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  • Game of crowns

    Scénario : Lapuss'
    Dessins/Couleurs : Baba &Tartuff
    Éditeur : Casterman
    Année de parution : 2017
    Genre : humour
    Nombre de pages : 48

    Une guerre impitoyable fait rage entre les 7 clans qui règnent sur les 7 royaumes. Leur but ultime : s'emparer des 7 couronnes afin de régner sur tout le territoire !

    John Sneeze, Ptyrion, Grodo et la princesse Dénarines comptent sur leurs armées de dragons, de chevaliers ou de zombies pour accomplir leur hobby préféré : fendre le crâne à autrui.

    Tartuff et Lapuss' n'en sont pas à leur premier coup d'essai en matière de parodie. Je me souviens m'être bien bidonnée à la lecture de Walk of the Dead, parodie de la scène du (presque) même nom.

    Cette fois-ci, c'est l'univers du célèbre "Game of thrones" qui est exploité. Dans une série de gags tenant en une page, les créateurs refont toute la saison 1 à leur sauce; donc aucune risque de spoil pour ceux qui ne seraient pas à jour dans le visionnage de la série ou la lecture des livres. Les traits de caractères sont amplifiés, les scènes complètement loufoques, les répliques drôlissimes et les expressions des personnages hilarantes... Imaginez Khal Grodo en gros bourrin débile, Bran en petit pervers ou Jaime adepte d'inceste... Ah pardon, c'est déjà le cas pour ce dernier point. Ceux qui adorent les multiples tueries au sein des clans seront également comblés. En tout cas, moi je suis totalement fan de ce genre d'humour.

    Si vous aimez la série, ruez-vous sur cette parodie! Vous ne verrez plus les 7 royaumes de la même façon.

     

    Note

    Game of crowns

     (cliquer sur l'image pour vous en grand)


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  • Save our souls, tome 1

    Auteur : Elle Guyon
    Editeur : Librinova
    Année de parution : 2017
    Format : ebook
    Genre/thématiques : young adulte
    Nombre de pages (de l'édition papier) : 259

    Sous une écharpe élimée et un blouson trop grand pour lui, Aldric s’obstine à cacher aux autres lycéens sa vie de marginal. Mais une succession de mauvais choix le précipite vers une issue fatale. Loin d’en avoir conscience, il agresse même la seule personne capable de modifier son avenir, la jeune Riane. Épaulée par son gardien, un immortel, celle-ci tente le tout pour le tout pour défier le destin et lui sauver la vie, car c’est la survie de sa propre âme qui est en jeu…

    Mais comment mener sa mission à bien quand celui que vous devez protéger se rebelle et quand votre allié vous cache des informations capitales ? Et si ce qui s’est passé il y a plus de trois cents ans était la clé de la réussite ? 

    Premier tome de la trilogie fantastique pour jeunes adultes Save Our Souls, Sans attache a été primé lors du concours d’écriture Librinova-Draftquest en 2017.

    Merci à Elle Guyon pour sa confiance via Simplement.pro

    Très honnêtement, je n'attendais pas grand chose de cette lecture. Je trouve que beaucoup de romans young-adult se ressemblent et, à la lecture du résumé de celui-ci, je doutais qu'il sorte son épingle du jeu. Ce fut plaisant de constater que j'avais complètement tort.

    Si on n'a pas le résumé en tête, le rôle de chacun peut paraître très flou au début du roman. En progressant, on réalise que tout ce mystère est délibéré. Quelle est la véritable fonction des immortels "gardiens"? Pourquoi ont-ils besoin d'un intermédiaire pour secourir les humains? Et Riane, qu'est-elle exactement? Pour répondre à ces questions, le récit est ponctué de flash back réguliers qui nous plongent dans le XVIIIe siècle à Londres; il semblerait s'être déroulé quelque chose de déterminant à cette époque; mais quoi? Il faudra être patient pour le savoir. Dans sa volonté de garder les secrets et d'attiser la curiosité des lecteurs, Elle Guyon se révèle extrêmement douée.
    En attendant de découvrir la vérité, nous suivons les aventures du ténébreux et fier Aldric, la "cible" de Riane. C'est un adolescent intrigant que j'ai pris plaisir à voir en action. J'avais peur que son quotidien de SDF soit survolé et stéréotypé mais il est plutôt bien décrit. Riane doit le sauver de la mort pour sauver son âme. Si au départ, elle est focalisée sur sa mission, les restes de son humanité la détourne peu à peu de son objectif. De leur côté, Jeremy et Gebrail forment un beau duo et j'aime plus particulièrement parcourir leur passé et me demande encore ce qui a pu leur arriver.
    Dommage que la fin du roman m'ait moins séduite avec les mésaventures de la jeune Léa, personnage stéréotypée de l'adolescente irréfléchie, irrespectueuse qui mérite des gifles.
    J'ai pourtant hâte de retrouver Riane, Aldric et les autres dans la suite de cette histoire car je me suis attachée à eux et la plume de l'auteure m'a vraiment séduite.

     

    Note

           Il était déjà vingt heures. La bibliothèque du lycée venait de fermer ses portes et ils étaient sans doute les derniers à traîner dans l'école, comme chaque soir. La bibliothèque était son endroit préféré, un îlot dans lequel il n'était plus bousculé ou agressé, mais juste entouré de livres, qu'il avait toujours aimés. Dire que vingt-six lettres suffisaient pour créer des morceaux d'éternité. C'était son repère, à lui seul, d'autant plus qu'à l'heure d'Internet et des ordinateurs portables, c'était désert.

           Et voilà qu'il y acceptait la présence d'un intrus. Ou plus précisément d'une intruse. Depuis le premier devoir qu'ils avaient effectué en duo, à contrecœur pour Aldric, Riane ne l'avait plus lâché. Elle avait continué à le rejoindre à la fin des cours pour travailler dans ces salles vides. C'était devenu petit à petit une routine qu'il avait tolérée sans avoir pris le temps de se poser la question et il en était aujourd'hui le premier surpris. Il avait l'impression désagréable de s'être fait piéger.

           Il se retourna vers la fenêtre qui donnait sur la rue. Il posa son front contre la vitre fraîche et regarda d'un œil distrait au-dehors. La lumière du couloir s'était éteinte et il n'alla pas la rallumer. Depuis ce matin, juste après le cours de maths, il traînait un mal de crâne persistant. Et il avait la sensation que tous ceux qu'il croisait se foutaient de sa gueule. Il soupira. Il était sans doute en train de devenir paranoïaque comme nombre de clochards qu'il avait vus finir complètement timbrés.


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