• Les filles de l'astrologue, Tome 1

    Auteurs : Laurence Schaack & Françoise de Guibert
    Éditeur : Rageot
    Format : broché
    Date de parution : 21 mars 2018
    Genre / thématique : historique
    Nombre de page : 352
    Tranche d'âge : à partir de 12 ans
    ISBN : 9782700256215

    Quatre destins guidés par les étoiles dans un roman d’aventures au féminin.

    Thérèse : née sous le signe du Capricorne, élément Terre.
    Ariane : née sous le signe du Verseau, élément Air.
    Philomène : née sous le signe du Verseau, élément Air.
    Soledad : née sous le signe du Lion, élément Feu.

    Elles sont filles d’astrologue. Et elles sont en danger, car le monde change. Suite à l’arrestation de leur père par le roi Louis  XIV qui a interdit la pratique de l’astrologie, elles doivent quitter le domaine familial et se séparer. Avec les astres pour seuls guides, chacune doit désormais suivre sa voie.

    J'ai beaucoup aimé ce roman 100% filles. Chacune a sa propre personnalité (bien que parfois un peu stéréotypée) : Thérèse est la grande sœur protectrice qui veut tout contrôler; Ariane est sage et passionnée d'astrologie comme son père; sa jumelle, Philomène, est l'électron libre, sauvage mais atteinte d'un mal étrange; Soledad est leur cousine espagnole, un peu précieuse mais douée d'un charme irrésistible. Mais elles ont en commun le fait d'être courageuses et déterminées à venir au secours de leur père. Chacune va user de ses talents pour y parvenir.

    L'histoire est très dynamique : il y a beaucoup de péripéties, de suspense et de rebondissements. Contraintes d'être séparées, on va les suivre une par une et découvrir en même temps qu'elles, le monde extérieur et inconnu; et leurs différents voyages vont les emmener loin.
    Le côté scientifique et un peu mystique amené par l'astrologie est très présent et plaisant. Cela amène un peu de magie dans la dure réalité que doivent affronter les demoiselles. Il y a bien également du danger, des complots de cour et un peu de romance.

    J'ai été littéralement happée par toutes ces aventures et compte bien répondre présente pour la suite qui va sortir très prochainement. J'ai hâte de savoir ce que vont vivre les héroïnes !

     

    Note

         Enfermée dans la bibliothèque, Ariane dévore Révolutions. Le soir tombe, la lumière est mauvaise et elle a mal aux yeux. Elle devrait allumer une chandelle mais elle ne veut pas interrompre sa lecture. L'orage gronde au loin. Finalement, elle se résout à se lever pour fermer la fenêtre et examine le ciel déjà sombre. De gros nuages roulent autour de la lune montante, les éclairs illuminent les arbres, suivis par les grondements du tonnerre, mais il ne pleut pas.
         "Un orage sec", songe Ariane, pleine d'appréhension. De tous les phénomènes célestes, l'orage est bien le seul qui l'effraye. La foudre céleste, le choc chaotique des nuages, le déchaînement du vent, tout ça met en péril les règles parfaites de l'Univers. 


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  • Jackaby, tome 1

     

    Auteur : William Ritter
    Éditeur : Bayard
    Format : broché
    Date de parution : 13 juin 2018
    Genres / thématiques : policier, fantastique, historique
    Nombre de pages : 352
    Tranche d'âge : à partir de 12 ans
    ISBN : 9782747058940

    « Il est souvent difficile pour les autres de saisir la nature de ce don que je suis le seul à avoir. Il me permet de déceler la vérité là où les autres ne voient qu'illusion... Car le monde est une scène et il semblerait que je sois le seul spectateur capable de voir derrière le rideau. »


    Abigail Rook, 17 ans, débarque en Amérique. La tête pleine de rêves d'ailleurs, elle espère vivre l'aventure avec un grand A.
    Elle fait la connaissance d'un étrange personnage, Jackaby, qui lui offre un emploi. Détective doué de facultés de médium, il est capable de voir les phénomènes surnaturels.
    Pour sa première mission, Abigail accompagne son nouveau patron sur les lieux d'un crime particulièrement sanglant. Jackaby soupçonne l'assassin de ne pas être humain, ce que la police refuse de croire. Mais les meurtres s'enchaînent et confirment les soupçons du détective...

     J'aime beaucoup les histoires fantastiques se déroulant dans des siècles passés. L'histoire se passe en Amérique, à la fin du XIXe siècle. Ici, la situation est très classique : des morts inquiétantes, un détective excentrique et un assistant narrateur. Ou plutôt UNE assistante : Abigail. C'est original d'avoir une héroïne plongée dans l'action dans une société ou le beau rôle n'est donné qu'aux hommes.

    L'univers du détective Jackaby est intéressant. Entre sciences exactes et occultes, son bagage intellectuel est impressionnant et à de quoi le faire passer pour un dément. Néanmoins, ce personnage n'est pas très attachant, ni Abigail d'ailleurs. Ce livre n'étant qu'un tome 1, peut-être que les tomes suivants plongeront d'avantage dans l'intimité des héros.

    De manière générale, l'enquête présentée dans ce roman ainsi que l'histoire dans sa globalité, sont agréables à suivre, mais elles ne se détachent pas du lot et ne resteront pas mémorables. Ce livre rassemble beaucoup d'éléments déjà vus (ou en l’occurrence, déjà lus). Il n'empêche que le ton est dynamique, l'ambiance digne de Jack l'éventreur et le mystère habilement entretenu jusqu'à une fin sous tension.

    Pour résumer, Jackaby est une bonne histoire fantastique, bien qu'un petit détail inédit manque cruellement.

     

    Note :

        Je regardai ce drôle de détective et réfléchis au tour que la conversation venait de prendre. Son chapeau ridicule livrait une violente bataille de couleurs avec sa longue écharpe. Le pardessus qui pendait de ses épaules osseuses faisait l'effet d'un vêtement coûteux, mais il était élimé, et ses poches bourrées à ras bord menaçaient de céder. Elles produisaient de légers tintements à chacun de ses pas. Il m'était arrivé d'être révulsée par un individu austère en costume strict et chapeau haut de forme, mais, là, ça n'avait vraiment rien à voir.
         - Vous n'êtes pas en train de me faire marcher, là ? demandai-je.
         Jackaby me regarda d'un air innocent.
         - Je vous assure que vous avancez toute seule, Miss Rook.
         - Je veux dire, vous êtes sérieux ? Vous enquêtez vraiment sur des... comment disait votre pancarte déjà ? Des "phénomènes inexplicables"? C'est bien chez vous, là derrière ?
         - Inexpliqués, me corrigea Jackaby. Mais oui.


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  • L'homme qui voulut peindre la mer...

    Auteur : Tristan Koëgel
    Éditeur : Didier Jeunesse
    Format : broché
    Date de parution : 6 juin 2018
    Genre /thématiques : nouvelles
    Nombre de pages : 256
    Tranche d'âge : à partir de 12 ans
    ISBN : 9782278085620

    À Gibraltar, une pâtissière ensorcelle ses clients avec des gâteaux,
    À Marseille, une coiffeuse est face au cadavre de son patron,
    Et à Raguse, un homme souhaite emprisonner la mer sur sa toile…

    Sept récits traversent ainsi les époques, de l'antiquité à nos jours, et la Méditerranée, comme autant de visions vibrantes et fantastiques où se jouent des destins, des terreurs, des désirs.

    J'étais tombée follement amoureuse du style et de l'univers de Tristan Koëgel durant ma lecture du Complot du trident. Il n'a pas son pareil pour décrire la mer et nous imprégner d'une atmosphère chaude et enivrante. C'est toujours le cas dans ce recueil où toutes les nouvelles se passent en bord de mer, dans différents coins de l'Europe et de l'Afrique du Nord. Si elle ne sert pas toujours à l'intrigue, l'eau est néanmoins présente et l'auteur plante magnifiquement le décor.

    Là où j'ai malheureusement déchanté, c'est dans le contenu-même des histoires. Pour moi, la mer est synonyme de bien-être, de poésie et de magie; or, j'ai trouvé toutes les nouvelles très sombres. La mort et la folie sont récurrentes, et même si cela était plus ou moins annoncé dans le résumé, j'espérais que cela soit traité de façon plus légère. Je suis allée jusqu'au bout du recueil mais j'appréhendais la lecture de chaque nouveau récit en me disant "que va-t-il se passer cette fois?"

    Même si, encore une fois, l'auteur écrit très bien, ce n'est pas ce que j'espérais lire en ce début de période estivale.

     

    Note

           Ses premières années sur l'île, il les passa à observer son adversaire, à toute heure du jour et de la nuit, en toute saison, dans tous ses états, sous tous les angles. Depuis la côte qui faisait face aux remparts de son ancienne cité, depuis l'autre bout de l'île où les courants filaient vers les rivages de l'Italie, il s'imprégnait de chaque nuance de l'Adriatique. Et de son mouvement surtout. Il ne voulait pas peindre un détail de la mer, mais la mer tout entière, et il ne voyait pas du tout comment s'y prendre. Ça l'énervait beaucoup. Elle changeait de couleur et d'aspect avant qu'il n'ait préparé sa palette et paraissait complètement indifférente à ses colères. En réalité, ces deux-là s'apprivoisaient mutuellement.


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  • Lune pourpre, tome 1 : Initiée

    Auteur : Laëtitia Danaë
    Éditeur : Snag
    Format : broché
    Date de parution : 7 juin 2018
    Genre : fantasy
    Nombre de pages : 512
    Tranche d'âge : à partir de 15 ans
    ISBN : 9782490151004

    " Un jour, on m'a dit que ce pouvoir exacerbé qui grandissait en moi ne pouvait plus être caché.
    Pour le bien de toutes les espèces opprimées, je me devais d'être une initiée ".

    Lilith, fille de paysan, vit en autarcie dans un village reculé, rongé par les superstitions et les cultes de divinités. Obligée de dissimuler sa vraie nature, elle reçoit un jour la visite d'un homme très singulier, qui prétend pouvoir la protéger de tous les dangers. Malgré elle, Lilith va devoir faire face à de nouvelles responsabilités, dans un monde où elle est considérée comme une icône susceptible de redonner à Hibendrill sa splendeur d'antan.

     A la vue de la couverture et la lecture du quatrième de couverture de ce livre, j'ai immédiatement été gagné par l'excitation. Un roman fantasy avec des loups? J'achète!

    Dans la première moitié du livre, Lilith a 10 ans et vit avec son père dans un petit village sans histoire. Bien entendu, les choses vont rapidement changer et Lilith va être intégrée de force à un monde et une communauté dont elle ignorait complètement l'existence. Cette mise en jambe qui prend des allures de parcours initiatique est très agréable à suivre. On découvre en même temps que l'héroïne tout un tas de choses, de nouveaux personnages, et on ignore tous des dangers qui rôdent. Lilith, malgré son jeune âge, fait preuve de gentillesse, de courage et de curiosité. C'est un personnage qu'on ne peut qu'apprécier, comme la plupart des personnages secondaires.

    La plume de l'auteur est agréable. Tous les événements s'enchaînent de manière fluide même si quelques longueurs sont à mentionner.

    Par la suite, on assiste à une ellipse de plusieurs années et on retrouve Lilith proche de l'âge adulte. Son apprentissage se termine doucement et il est temps de faire ses preuves. Quelques scènes d'actions sont introduites, mais dans la globalité du roman, je trouve qu'elles ne sont pas nombreuses, courtes et peu développées.

    L'histoire s'oriente d'avantage sur les relations entre les personnages. J'aime beaucoup celle entre Lilith et Shae (je garde volontairement l'identité cette personne secrète pour ne pas vous spoiler). Ils sont tellement proches que c'en est proche de la dépendance. En revanche, je n'ai pas apprécié l'histoire d'amour à laquelle on assiste. Elle est trop rapide, cucul et les sentiments peu développés. Mais surtout, elle fait changer Lilith du tout au tout : elle devient niaise et délaisse complètement ses amis. Pour moi, cette romance est de trop et m'a laissé un goût amer quand j'ai terminé le livre.

    Avec ces longueurs et cette romance qui ne fait pas rêver, ce livre m'a un peu déçue. Cependant, il séduira sans nul doute un lectorat moins exigeant grâce à sa magie et ses loups majestueux.

     

    Note

       Lilith reporta son attention sur l'homme agonisant et sentit Léon s'approcher pour lui murmurer à l'oreille :
           - Penses-tu pouvoir faire quelque chose?
         Elle haussa les épaules, incertaine. A vrai dire, elle ignorait comment s'y prendre. Son don, bien qu'elle en usât le plus souvent à volonté, lui sembla soudain extrêmement lourd à assumer. Posant une main légèrement tremblante sur le front de Georges, elle le regarda longuement, consciente qu'elle s'apprêtait à faire quelque chose qu'elle n'avait jamais osé faire auparavant.
         Peu à peu, ses paupières s'alourdirent.


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  • Frère de yak

     

    Auteur : Gérard Moncomble
    Illustrateur : Boris Zaiontchkovsky
    Éditeur : Fleurus
    Format : broché
    Date de parution : 8 juin 2018
    Genre/thématiques : amitié, animaux
    Nombre de pages : 176
    Tranche d'âge : à partir de 8 ans
    ISBN : 9782215138785

    Qaan, jeune prince héritier des Mügüuls, fuit son destin impérial et découvre une autre vie en compagnie d'un yack blanc, Bâabur, son frère de lait.
    L'amitié de l'enfant et du yack, la révolte face à un destin tout tracé, le rapport à la nature, la découverte de l'autre à travers de multiples rencontres font de ce roman un grand récit initiatique.

    J'ai adoré l'originalité de ce roman. Je n'ai rien trouvé concernant les Mügüuls sur Internet donc je pense que c'est un peuple inventé par l'auteur; si on se fie à leurs coutumes et à la couverture, on peut les apparenter à une communauté tibétaine. J'ai beau chercher, je ne me souviens pas de romans pour la jeunesse se déroulant dans ces alentours. Il doit en exister vraiment peu. De plus, quand on évoque une histoire d'amitié entre un enfant et un animal, le yak (ou tout autre ruminant) est loin d'être la première espèce à laquelle on pense.

    Le texte a été rédigé de façon à ce qu'on ait l'impression de lire un conte traditionnel. Le héros est un jeune prince qui a vécu un drame immense dont il ne se remet pas. Son sauvetage n'aura lieu que grâce à un événement qu'on peut qualifier de miracle. Par la suite, le roman prend des allures de conte initiatique; le jeune prince étant rarement sorti de son palais, son voyage improvisé lui fait découvrir le monde extérieur et surtout les gens qui l'habitent. Pour résumer, c'est un roman riche avec un beau style d'écriture.

    Je dois malgré tout soulever un point négatif. Celui-ci ne concerne pas le texte mais les illustrations. Plusieurs dessins du même style que l'image de couverture sont insérés dans le livre. Leur qualité est malheureusement détériorée par le choix d'un papier blanc terne mais surtout par l'impression en noir et blanc; il est flagrant que les illustrations devaient être initialement en couleur mais au final elles perdent tout contraste et on n'y distingue par grand chose.  C'est une grosse déception.

    Heureusement cela n'a aucune incidence sur l'histoire. C'est un très beau roman qui se lit en quelques petites heures et qui laissera un grand souvenir dans la tête de ses lecteurs.

     

    Note

           La vie au palais est d'un mortel ennui. D'un côté, les hommes : courtisans qui se pressent autour de Xûan comme un essaim de mouches, guerriers, gardes, serviteurs. De l'autre, les femmes et les nourrices. Naturellement, le fils de Xûan ne peut se mêler aux autres enfants, qu'il ne voit jamais.
           Voilà pourquoi Bâabur prend tant d'importance pour lui. Qaan lui confie ses secrets. Le yak semble l'écouter. On les voit le plus souvent côte à côte. Bâabur broute, le prince rêvasse dans l'herbe. Ils s'élancent ensemble pour de longues courses à travers la plaine. Oui, ils sont devenus inséparables. Frères de lait, frères de jeux.


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