• Shelton & Felter, tome 2

     

    Dessins / Scénario : Jacques Lamontagne
    Éditeur : Kennes
    Date de parution : 23 mai 2018
    Genre : policier
    Nombre de pages : 48
    ISBN : 9782875804471

    Pauvre Felter ! Il doit se rendre aux obsèques de sa soeur en Angleterre, de l'autre côté de l'Atlantique. Pour cela, pas le choix, il doit prendre le bateau. Lui qui souffre tellement du mal de mer... Heureusement, Shelton se propose de l'accompagner ! Mais le voyage sera loin d'être calme, avec une nouvelle enquête qui se profile à l'horizon pour notre duo de choc... En effet, dans la cabine B215, un passager vient de mettre fin à ses jours. Enfin, c'est ce que tout le monde croit avant que Felter, entre deux nausées, n'arrive et ne remarque certains détails troublants...

    →Découvrez ma chronique du tome 1 par ici

    Nous retrouvons le duo d'apprentis enquêteurs dans une nouvelle affaire. Vols, meurtre et intrigues en huis clos sur un bateau; on se croirait presque dans une adaptation de Mort sur le Nil d'Agatha Christie. J'aime beaucoup cette ambiance où tout le monde est suspect.

    A la différence du premier tome, il y a dans celui-ci beaucoup de passages drôles, notamment à cause de Felter mis à rude épreuve avec son mal de mer. On en apprend d'avantage sur sa famille et sur celle de Shelton. Ils deviennent de plus en plus attachants à chaque nouvelle aventure.

    Même si j'ai trouvé l'issu de l'enquête moins spectaculaire que la précédente, j'attendais ce nouveau tome avec impatience et je n'ai pas été déçue. Il peut être lu par un jeune public même si certaines explications de fin sont un peu complexes. De plus, le dessin est dans un style traditionnel, appréciable par un grand nombre de lecteurs.

    Cette série est une vraie réussite, grâce à un duo efficace et des scénarios solides; à suivre de très près.

     

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    Shelton & Felter, tome 2

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  • Artiste, un chef d'exception

    Dessin/Scénario : Taro Samoyed
    Éditeur : Glénat
    Date de parution : 7 mars 2018
    Genre : seinen
    Nombre de pages : 208
    ISBN : 9782344027301

    Gilbert travaille dans un grand restaurant parisien. Suite à une altercation, il se retrouve relégué du rang de cuisinier à celui de plongeur. Jour après jour, il ne fait que laver des assiettes... mais l'arrivée de Marco, un jeune homme un peu désinvolte, bouleverse bientôt son univers.
    Comment survivre en cuisine quand on a du talent mais pas le moindre courage?
    Suivez l'itinéraire d'un cuisinier craintif sur la voie du succès.

    Merci à Babelio et aux éditions Glénat pour m'avoir accordé leur confiance.

    J'aimais beaucoup l'idée d'un manga sur la cuisine. J'en avais déjà lu quelques uns avec des ambiances différentes tels que Food Wars de Yuto Tsukuda ou le brillant Gourmet solitaire de Jirô Taniguchi. Mais à la différence des autres mangakas, Taro Samoyed s'attaque au monument de la cuisine française.

    L'ambiance dynamique et la pression que l'on met sur les épaules des employés de restaurants se ressent dès les premières pages. Mais un personnage semble complètement imperméable à toute cette agitation : Marco, dont c'est le premier jour de travail ici. Cheveux ébouriffés, oreilles percées, il a un physique sympathique et on l'apprécie rapidement (que ce soit les autres employés ou le lecteur). On lui demande de faire équipe avec celui qui, potentiellement, est le héros de cette série : Gilbert. Caché derrière sa longue mèche brune, c'est un jeune homme extrêmement doué dans la cuisine mais dont la maladresse et la timidité excessive l'ont relégué au rôle de plongeur. Je ne vous mentirai pas à ce sujet : j'ai détesté ce personnage.
    Dans tous les reportages et récits qu'on nous rapporte sur le travail dans la restauration gastronomique, on retient que cela exige de la rigueur, de la discipline et beaucoup de sang froid. Les éléments faibles se font vite éjecter. Malgré son talent, je n'explique pas du tout la présence de Gilbert dans ce restaurant, et de manière générale dans la cuisine gastronomique. Il ne fait pas le moindre effort pour sortir de sa torpeur et tout le monde est constamment obligé de le prendre par la main. Il y a notamment une scène où le héros se retrouve seul face à un grand chef et où ce dernier est contraint de retenir physiquement Gilbert qui cherche à fuir à plusieurs reprises. J'ai bien compris que cette scène se voulait drôle, mais pour ma part je l'ai trouvée surtout naïve. Du coup, difficile d'apprécier un manga dont on n'aime pas son héros...
    Les traits des personnages manquent parfois de finesse, il arrive que les bulles soient mal incrustées au point de ne pas savoir qui parle, les passages humoristiques ne fonctionnent pas... Bref, ma lecture fut laborieuse.
    Et pourtant, sur la fin, un passage a retenu mon attention : la visite de l'appartement. Gilbert cherche à déménager et la propriétaire qu'il rencontre ne loue ses appartements qu'à des artistes. Le personnage de Catherine, la propriétaire, m'a énormément plu; froide et en même temps sensible à l'art. J'ai trouvé cette scène douce, presque émouvante. Malheureusement, elle ne suffit pas à elle seule à sauver l'histoire.

    Ce manga est une accumulation de mauvais choix scénaristiques : le principal étant d'avoir mal associé le héros et l'univers dans lequel il évolue. Le tout manque de crédibilité, l'histoire est trop gentillette. C'est vraiment dommage car l'univers des cuisines françaises me plaisait vraiment et le personnage de Marco était intéressant.

     

    Note

    Artiste, un chef d'exception

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  • Irena, tome 3

    Scénario : Jean-David Morvan & Séverine Trefouël
    Dessin / Couleurs : David Evrard & Walter
    Éditeur : Glénat
    Date de parution : 24 janvier 2018
    Genre / thématique(s) : BD tout public, historique
    Nombre de pages : 67
    ISBN : 9782344022764

    1947. Bien que l’Allemagne nazie soit tombée, le cauchemar pour les Juifs d’Europe n’est pas terminé. Persécutés par les communistes, abandonnés par les Alliés, leur route vers la terre promise d’Israël a encore des allures de long calvaire... Cette réalité, la jeune Oliwka la découvre brutalement lorsqu’on lui apprend qu’elle avait été confiée, encore bébé, à une famille adoptive pendant la guerre. Que sa véritable identité avait été changée pour échapper aux nazis. En réalité, elle s’appelle Astar Berkenbaum. Elle est juive. Et comme des milliers d’enfants, elle ne doit la vie sauve qu’à une femme : Irena Sendlerowa.

     Le début de ce troisième tome est légèrement différent des précédents. Durant la première moitié, le personnage mis en avant n'est pas Irena mais une petite fille qu'elle a sorti du ghetto de Varsovie. Elle a elle-même eu une fille et lui raconte son histoire. On y apprend que même sortis de leur prison et avec la guerre terminée, le quotidien des enfants juifs polonais demeurait extrêmement difficile. J'aime cette série car elle met en lumière des passages de l'Histoire qui sont rarement évoqués à l'école. Celui-ci en fait partie. J'apprends beaucoup de choses à la lecture d'Irena et j'en suis ravie. Dans ce tome 3, certains détails historiques/politiques sont un peu confus et compliqués à assimiler pour un jeune public, mais globalement on comprend ce qu'il se passe.

    Irena fait enfin son apparition dans la deuxième partie de la bande dessinée, nous rassurant après la fâcheuse posture dans laquelle elle s'était retrouvée à la fin du deuxième tome. Malgré les coups durs, elle est toujours aussi forte, courageuse et, étonnamment, frustrée. C'est une autre facette du personnage qui nous est dévoilée; cela ne fait que la rendre encore plus attachante.

    Les coups de crayon de David Evrard sont toujours assurés et minimisent intelligemment la violence de certaines scènes. Même si j'ai pris énormément de plaisir à retrouver Irena, j'ai trouvé l'histoire un peu décousue et, comme je l'ai dit précédemment, pas toujours très claire.

    C'est une série que j'aime toujours autant conseiller. Je pense avoir difficilement caché mon enthousiasme quand, lors de sa dédicace à Livre Paris 2018, David Evrard m'a révélé qu'il y aurait deux tomes de plus! J'ignore ce qu'ils vont pouvoir contenir, mais malgré ce tome 3 en demi teinte, je serai au rendez-vous au moment de leur sortie.

     

    Note :

     

    Irena, tome 3           Irena, tome 3

                 Dédicace de David Evrard                  (cliquer sur l'image pour voir en grand)
    Salon du Livre de Paris 2018                                                                             


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  • L'atelier des sorciers, tome 1

    Texte / Dessins : Kamome Shirahama
    Éditeur : Pika
    Date de sortie : 7 mars 2018
    Genre : seinen
    Nombre de pages : 208
    ISBN : 9782811638771

    Coco est une petite fille ordinaire vivant dans un village avec sa mère. Elle a toujours été fascinée par la magie, mais c'est un don rare que seules certaines personnes obtiennent à la naissance : les sorciers. Un jour, Coco rencontre l'un d'entre eux et le surprend à jeter un sort. Elle comprend alors la véritable nature de la magie et essaye de l'imiter... Mais elle va accidentellement utiliser une magie interdite!

     L'expression joyeuse et mutine de la demoiselle sur cette couverture m'a immédiatement donné envie d'ouvrir ce manga. Pas vous?

    En découvrant l'histoire, on constate que la jeune fille, baptisée Coco, a effectivement une joie de vivre sans faille et une fascination qui vire à l'obsession pour la magie. Elle est à la fois mignonne et rigolote; bref, on s'y attache dès les premières pages. Suite à une énorme bêtise, elle va découvrir le monde magique de l'intérieur : nouveau décor, nouvel apprentissage, nouveau mentor, nouvelles amies... et ennemies. Cette partie de l'histoire m'a un peu fait penser à Harry Potter (ainsi qu'une autre, lors d'achat de fournitures). Coco a accès à tout un univers qu'elle ne soupçonnait pas; où du moins auquel elle ne pensait pas appartenir.

    De nombreux mystères entourent déjà l'héroïne. Le suspense est déjà en place dans ce premier tome. L'auteur a établi des règles bien précises dans la pratique de la magie; tout est expliqué simplement et clairement, comme si le lecteur faisait son apprentissage en même temps que Coco. Mais les leçons sont loin d'être terminées lorsque l'héroïne est contrainte, presque malgré elle, de les mettre en pratique...

    Je ne peux pas achever cette chronique sans parler des dessins. J'ai lu peu de mangas où le mangaka accordait autant d'importance aux décors et paysages. Ils sont époustouflants! Cela leur donne une importance équivalente aux personnages. Ceux-ci ont des traits doux et harmonieux et chacun a des attributs reflétant sa personnalité : les petites lunettes de Kieffrey lui donnent l'air sage nécessaire à son rôle de professeur, la chevelure sombre d'Agathe représente sa froideur et son intransigeance, etc. Ils ont également de splendides costumes!

    Vous l'aurez compris, ce manga est un coup de cœur. Le dessin impeccable en est majoritairement responsable, mais aussi cette entrée en matière pétillante et joyeuse. Je pense cependant que le prochain tome (prévu pour juin) s’avérera plus sombre et plus dangereux... En attendant, si vous ne l'avez pas encore fait, jetez-vous sur ce premier tome de "L'atelier des sorciers"!

     

    Note

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     L'atelier des sorciers, tome 1

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  • Monster, intégrale tome 1

    Dessin/Texte : Naoki Urasawa
    Éditeur : Kana
    Date de parution : 5 novembre 2010
    Genre : seinen
    Nombre de pages : 428
    ISBN : 9782505009993

    La vie quotidienne de chacun est parsemée d'embûches.
    Celle du prometteur docteur Tenma ne fait pas exception à la règle.
    Mais comment aurait-il pu imaginer qu'en remplissant sa mission de médecin, en sauvant une vie humaine plutôt que de courir après la gloire, il donnerait naissance à une telle créature!?

    Où se situe le Bien, où se situe le Mal!?

    Dans une Allemagne en pleine confusion depuis la réunification, des couples d'âge moyen, sans enfant, sont tués les uns après les autres.
    Le tueur en série a pour nom Johann!
    Mais pourquoi s'en prend-il à ces couples?
    Ken Tenma parcourt l'Allemagne pour retrouver la sœur jumelle du jeune homme.
    Celle-ci pourrait bien détenir des informations afin de percer le secret du "Monstre".

    J'avoue honteusement que le nom de Naoki Urasawa m'était inconnu il y a encore quelques semaines. L'exposition qui lui était dédiée à Angoulême en ce début d'année a permis de combler mes lacunes et m'a donné envie de lire une de ses séries.

    Dans Monster, nous suivons le quotidien du docteur Tenma, un jeune chirurgien prometteur venu du Japon, fiancée à la fille de son directeur. Si d'apparence il a tout pour être heureux, c'est loin d'être le cas en réalité. Il est tiraillé entre son devoir de suivre les ordres et ses convictions personnelles totalement différentes de celles de ses supérieurs. Cette pression, ce déchirement sont tout à fait perceptibles et aussi étouffants pour le personnage que pour les lecteurs. Aussi, le jour où on demande à Tenma de repousser l'opération d'un garçon blessé par balle pour s'occuper en priorité du maire, le jeune médecin conteste pour la première fois l'autorité et décide de s'occuper de son petit patient. Il paiera ce choix durant de nombreuses années...

    On s'attache immédiatement à Tenma. C'est un homme modeste et terriblement seul. Seul contre tous. Oppressé, rétrogradé, soupçonné de meurtre, etc; rien ne l'épargne. Mais son plus gros cas de conscience reste incontestablement d'avoir engendré le Mal en pensant faire le Bien. J'ai lu les quatre cents et quelques pages d'une traite car c'est une histoire extrêmement intense et intime. Outre la dimension policière avec les meurtres en série, j'ai surtout aimé suivre le parcours de ce héros malmené. Etant donné le suspense qui comble déjà ce premier tome, je me demande comment il est possible d'en avoir huit autres derrière. Surtout que le rythme de l'histoire est très rapide. Les événements s'enchaînent vite pour faire perdurer la tension; chose que Naoki Urasawa maîtrise parfaitement.

    Son trait est également impeccable. Ses personnages sont très expressifs, il sait placer des silences qui disent beaucoup et des explications plus poussées quand c'est nécessaire. Malgré tout le jargon médical et policier, je n'ai jamais eu la sensation d'être perdue. Urasawa créé un univers et une ambiance avec une facilité déconcertante dans lesquels le lecteur est immédiatement happé.

    Que vous soyez adeptes de mangas ou novices, Monster est une série qu'il ne faut en aucun cas laisser passer!

     

    Note

    Monster, intégrale tome 1

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