• Frnck, tome 2

     

    Scénario : Olivier Bocquet
    Dessin : Brice Cossu
    Éditeur : Dupuis
    Année de parution : 2017
    Genre : BD tout public
    Nombre de pages : 56

    "Frnck", c'est l'histoire de Franck, un orphelin de 13 ans parti à la recherche de ses parents et qui se retrouve propulsé en pleine préhistoire.

    Après avoir réussi à se faire accepter par une tribu d'Homo sapiens, Franck décide d'apporter un peu de modernité dans la vie de sa famille d'adoption. Puisqu'il en a marre de manger de la viande crue, il tente de persuader Grrr (prononcez «Gérard»), le chef de la bande, de domestiquer le feu. Mais ses tentatives à base de bois secs et de silex frottés l'un contre l'autre font long feu et ne suscitent que moqueries et mépris de la part des hommes préhistoriques, assez rétifs aux progrès technologiques. Quand Franck arrive enfin à ses fins, c'est pour asphyxier la moitié de la tribu. Pour Gérard, c'en est trop ! Franck est chassé de la tribu, vu ses inventions loufoques et foireuses (le savon, la roue, le football...) et sa totale inutilité au sein du groupe. Il ne pourra revenir qu'à une condition : en prouvant ses qualités de chasseur ! Franck part donc sur la piste d'un gibier facile à attraper. Il tombe sur un petit lapin trop mignon qui devrait constituer une proie facile. Mais l'animal et ses compagnons vont se révéler des prédateurs redoutables pour le naïf gamin...

    Franck essaie tant bien que mal de survivre dans un monde sans réseau et sans pizza... De plus, sa famille préhistorique est réfractaire face à toutes les avancées technologiques qu'il leur présente maladroitement. Car oui, c'est une évidence, Franck est terriblement gaffeur. Les gags sont très nombreux et font mouche à chaque fois. Les expressions de visage des personnages y sont pour beaucoup, ainsi que la prouesse de faire surgir l'humour en plein moment critique.

    L'aventure et le suspens sont, eux aussi, autant présents que dans le premier tome. Entre la famille rousse qui veut récupérer sa caverne, la nature hostile et les nombreux prédateurs, le danger est partout pour notre adolescent du XXIe siècle. Heureusement, Franck peut toujours compter sur sa nouvelle amie Kenza pour l'accompagner dans toutes ses péripéties; bien que la demoiselle risque, elle aussi, de ne pas détecter le danger quand il se présente...

    Concernant le dessin, le trait est propre, les couleurs très vives et les décors époustouflants. Un vrai plaisir pour les yeux.

    Bref, c'est un tome très rythmé, sans flottement, et avec un humour décapant. La série est décidément très prometteuse, donc si vous ne l'avez pas encore lue, c'est le temps de vous y mettre!

     

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     Frnck, tome 2

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  • Bergères Guerrières, tome 1

    Scénario : Jonathan Garnier
    Dessin : Amélie Fléchais
    Éditeur : Glénat
    Année de parution : 2017
    Genre : tout public, fantasy
    Nombre de pages : 72

    Voilà maintenant dix ans que les hommes du village sont partis, mobilisés de force pour la Grande Guerre. Dix ans qu'ils ont laissé femmes, enfants et anciens pour un conflit loin de chez eux... La jeune Molly est heureuse car elle peut enfin commencer l'entrainement pour tenter d'entrer dans l'ordre prestigieux des Bergères guerrières : un groupe de femmes choisies parmi les plus braves, pour protéger les troupeaux mais aussi le village ! Pour faire face aux nombreuses épreuves qui l'attendent, Molly pourra compter, en plus de son courage, sur Barbe Noire, son bouc de combat, mais également sur l'amitié de Liam, le petit paysan qui rêve aussi de devenir Bergère guerrière même si ce n'est réservé qu'aux filles...

    Entre Dragons et Rebelle, Bergères guerrières raconte l'odyssée d'une jeune héroïne qui va vivre de grandes aventures dans un univers médiéval-fantastique inspiré des légendes celtiques. Une histoire attachante, tout public, qui fait la part belle aux liens familiaux et communautaires, portée par un graphisme chaleureux et un scénario riche en humour et en rebondissements.

    Dès que j'ai vu la couverture, j'ai su que cette BD me plairait : un titre à la fois drôle et promettant une aventure 100% filles, des personnages originaux et courageux et un décor sauvage.
    L'atmosphère brumeuse et les couleurs froides des paysages m'ont immédiatement fait penser à un territoire viking même si ce n'est jamais mentionné. Le dessin est vraiment très original; ce que j'ai aimé par dessus, ce sont ces personnages très expressifs : ils crient, ils boudent , ils ont peur, ils sont tristes, déterminés... Certains visages sont à mourir de rire!
    L'histoire, par certains côtés, n'a rien d'original; pourtant, certains détails le sont. Par exemple, qui dit bergères dit forcément moutons, boucs et autres bêtes cornus en guise de montures. Je trouve que Barbe Noire, le mouton de l'héroïne, dégage malgré tout une certaine noblesse.
    Molly est une petite rouquine qui vit seule avec sa mère depuis le départ des hommes. C'est une jeune fille courageuse, qui n'a pas froid aux yeux, qui a un franc parler et qui est des fois même un peu vantarde. Elle évolue et s'entraîne au milieu de ses amies (et ennemies) et auprès du téméraire Liam, déterminé à intégrer les Bergères Guerrières.
    Malgré l'absence de fortes figures masculines, j'aime que ces dames et demoiselles forment un groupe très familial : chaque femme enseignant une discipline est toujours la mère d'une élève ou la tante d'une autre.
    Au final, les petites guerrières forment un groupe dynamique et haut en couleurs qui promet de drôles d'aventures dans les tomes à suivre.

     

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    Bergères Guerrières, tome 1

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  • Les beaux étés, tome 3

    Scénario : Zidrou
    Dessin : Jordi Lafebre
    Éditeur : Dargaud
    Année de parution : 2017
    Genre : adulte
    Nombre de pages : 56

    1992, les années ont passé, le jeune couple est maintenant à la retraite, la petite Pépète est devenue une jeune fille et la 4L est à vendre... L'occasion de se remémorer l'année 1962, leurs toutes premières vacances à son bord en compagnie... des beaux-parents. Les vacances avec Yvette-la-parfaite et Gros-Papy seront plus gastronomiques que bucoliques... en direction de Saint-Étienne !

    Que j'aime cette série! C'est émouvant, c'est nostalgique, c'est drôle... D'ailleurs, plus on avance, plus les tomes gagnent en humour. Je me demande déjà ce que cela donnera dans le prochain.

    Comme dit dans le résumé, le début de la BD présente une courte scène se déroulant en 1992, quand le couple vend la 4L; la 4L avec laquelle ils sont allés en vacances... en 1962! Pour ceux qui ont lus les anciens tomes, on est 7 ans avant le tome 2. Il n'y a pour l'instant que deux enfants dans la famille belge, le père, Pierre, s'imagine déjà devenir un grand dessinateur de BD, et déjà à cette époque il retardait le jour de départ en vacances pour finir un projet professionnel. Quand ils peuvent enfin partir, on découvre qu'ils emmènent aussi les parents de Madame : Yvette et son guide Michelin (qui forment un tout), et son mari ventripotent et surprotégé depuis qu'il a fait une attaque. Cela va finir par devenir, non pas des vacances en famille, mais les vacances d'Yvette qui va avoir le dernier mot pour choisir le trajet, la destination et où dormir et manger.
    Je n'ai pas trop envie de vous gâcher la surprise de la suite mais c'est à mourir de rire! J'ai tout particulièrement aimé les scènes au restaurant et les répliques de belle-maman (avec son guide Michelin!).
    Je vais me répéter, mais cette BD est un vrai bonheur à lire! Je n'étais pas née en 1962 mais je ressens tout de même le côté rétro dans le dessin : les vêtements, les aménagements, les voitures, etc; et dans chaque tome, il y a toujours un personnage pour fredonner la chanson à la mode cette année-là.
    Les couleurs sont pétillantes, les traits des personnages reflètent complètement leur personnalité et ils sont tous très expressifs.
    Une série qui sent bon les vacances et les galères bons moments en famille, et qui rappellera des souvenirs à certains. Si vous êtes belge, vous aimerez encore plus!

     

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    Les beaux étés, tome 3

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  • Kasane, tome 8

     

    Scénario / Dessin : Daruma Matsuura
    Éditeur : Kioon
    Année de parution : 2017
    Genre : seinen
    Nombre de pages : 188 pages

    Grâce au marché passé avec Nogiku, une nouvelle étoile voit le jour, Saki... Très rapidement, la comédienne commence à se faire un nom et se voit proposer un rôle d'envergure : celui de lady Macbeth, qui est aussi le dernier personnage incarné par Sukeyo. Cette troublante coïncidence inquiète Kingo Habuta, d'autant que c'est Nobuhiko Uno, l'ancien amant de Kasane, qui interprétera Macbeth!
    Mais ce n'est pas la seule menace qui pèse sur la jeune actrice, car Nogiku est désormais entièrement concentrée sur sa vengeance...

     

    Découvrez un conte cruel et vénéneux, dans lequel la puissance évocatrice du trait de Daruma Matsuura fait merveille ! Nominé en 2015 pour les prestigieux Taisho Awards, ainsi que pour le prix du manga Kodansha, Kasane – La Voleuse de visage ensorcelle et tient en haleine les lecteurs japonais depuis le début de sa publication.

    Malgré les nombreux risques que présentent son association avec Nogiku et ce qu'on lui demande dans son nouveau rôle d'actrice, Kasane semble plus que jamais dans son élément et rien en peut l'atteindre. Travailler avec son ancien amant qui ne connaît rien de son histoire et de son mensonge ne la perturbe qu'un temps; même chose pour les conseils de Habuta qui pense que le rôle de lady Macbeth a plongé la mère de Kasane dans une folie telle qu'elle la conduit à sa perte. Kasane relève tous les défis et rien ne semble pouvoir entacher son bien-être.
    On passe totalement à côté de la première partie du manga si on n'a pas lu Macbeth récemment (ce qui est mon cas). La complexité du rôle de lady Macbeth et les efforts demandés à Kasane nous échappe totalement. Il est intéressant de voir que, quand Hobuta la prévient que le rôle pourrait lui être fatale comme pour Sukeyo, Kasane a presque du mépris pour sa mère; elle est certaine qu'elle n'aura pas la même déchéance. La jeune fille craintive du début de la série n'est plus; Kasane a beaucoup gagné en assurance.
    Il en est de même pour Nogiku. Elle a gagné l'entière confiance de sa demi-sœur : elle est donc prête à agir. Pour preuve : elle donne enfin le détail de son plan d'action et, en effet, elle va frapper là où ça fait mal. Si elle arrive à ses fins, Kasane ne pourra pas se relever...
    Les regards des personnages, leurs expressions font froid dans le dos! La fin de ce tome monte tellement en intensité que j'ai presque cru que le prochain serait le dernier de la série... mais non. Que va-t-il donc se passer? Le plan de Nogiku va-t-il échouer? Kasane aura-t-elle le moyen de se défendre? Ou l'envie elle aussi de se venger? Rien ne semble joué d'avance et je pense que Daruma Matsuura nous prépare encore de grosses surprises.

     

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    Kasane, tome 8

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  • Starve

     

    Scénario : Brian Wood
    Dessin : Danijel Zelzelj
    Couleurs : Dave Stewart
    Éditeur : Urban Comics
    Collection : Indies
    Année de parution : 2017
    Genre : comics indépendant
    Nombre de pages : 256 (one shot)

    Dans un monde où les inégalités ont achevé de fracturer la société en deux, puissants comme laissés-pour-compte se réunissent autour d'un programme de télé-réalité culinaire, Starve, créé par le célèbre chef Gavin Cruikshank et mettant en scène une série de défis tous plus obscènes les uns que les autres. En exil choisi depuis plusieurs années, le chef Gavin décide de revenir mettre de l'ordre dans son émission en enseignant à l'élite une leçon qu'elle n'est pas prête d'oublier.

    J'ai failli être rebutée par le dessin aux traits épais et anguleux et au noir omniprésent; mais en entamant le récit, on constate que ce style est parfaitement adapté au scénario sombre et à l'ambiance glauque de la BD.
    Gavin Cruikshank, la cinquantaine, est un ancien chef culinaire mondialement connu dont la réputation de débauché n'est plus à faire. Un soir, dans un bar miteux d'Asie du Sud-Est, un employé de la chaîne pour laquelle il travaillait avant de s'exiler vient à sa rencontre et lui annonce qu'un contrat le lie toujours à son ancienne émission phare, Starve, et qu'il a pour obligation de participer à une nouvelle saison. De retour aux Etats-Unis, Gavin devra de nouveau faire face aux inégalités sociales, aux lois cruelles de la compétition, et à son ex-femme et sa fille qu'il a abandonnées.
    L'ambiance qui se dégage de cette histoire est sombre, malsaine et violente. Les organisateurs de Starve n'ont plus ni morale ni conscience et la violence de leurs défis n'a aucune limite : tuer et dépecer un animal devant les caméras, cuisiner du chien, tabasser toute une brigade des bas quartiers pour prendre possession de leur cuisine, etc. Gavin relève tous ces défis haut la main et le public en redemande toujours plus. Le chef n'est nullement déstabilisé par toutes ces immondices; cependant, il veut se racheter une conduite auprès de sa fille qui est revenue spontanément vers lui. Elle représente l'espoir et la lumière au milieu de ce monde en perdition. Gavin va donc innover, désobéir, frapper des visages... mais cette fois pour la bonne cause.
    Ce récit d'anticipation fait froid dans le dos! Brian Wood a composé un scénario brillant et solide aux personnages en pierre brute. En dépit de tous ses défauts et ses erreurs passées, j'adore Gavin! Une fois ouvert, impossible de lâcher ce comics. Jetez-vous dessus! Vous ne verrez plus les émissions culinaires de la même façon...

     

    Note

    Starve

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