• Mon cœur en apnée

    Entre une mère dépressive et des difficultés financières, Holly, adolescente de 16 ans, aimerait juste devenir invisible. La natation est son seul refuge, le seul moment où elle peut tout oublier.
    Sous l'eau, Ed essaie d'oublier que sa vie a changé. Avant, il avait de l'argent. Il était membre de l'équipe de natation au lycée. Il savait qui il était, ce qu'il voulait.

    Holly nage dans un sens, Ed, dans l'autre. Jusqu'au jour où leurs deux solitudes se rencontrent, ouvrant une fenêtre sur la vie de l'autre.

    Il y a différentes maladresses dans ce roman. La première est le décalage entre le résumé et la narration. En lisant la quatrième de couverture, on s'attend à suivre en parallèle le quotidien de Holly et celui d'Ed; or, Holly est seule narratrice. Elle est le seul personnage dont on connaît les pensées et les secrets. Je trouve cela dommage car j'aurais aimé avoir accès à l'intimité d'Edward pour comprendre pourquoi cette rencontre était vitale et magique pour tous les deux. Néanmoins, Holly est touchante et toute troublée par l'apparition d'Edward et des sentiments qui en découlent.

    "Au moment de régler les boissons et le paquet d'Oreo que nous avons achetés, je lui tends une pièce d'une livre qu'il refuse.
    - La prochaine fois, c'est toi qui m'inviteras, dit-il.
    En sortant de la boutique, j'aperçois le reflet de mon sourire dans la porte vitrée. L'idée qu'il puisse y avoir "une prochaine fois" me cause une joie que je ne cherche pas à dissimuler."

    La deuxième maladresse est que, contrairement à ce que le titre et le résumé laissent présager, très peu de scènes se passent à la piscine et plus particulièrement dans le bassin. Ceci sous-entend qu'il n'y a pas ou peu de descriptions aquatiques, de métaphores autour de l'eau, ou tout simplement aucun indice permettant de deviner le côté salvateur de la natation pour les deux protagonistes. Je trouve cela vraiment dommage.

    Enfin, la dernière maladresse (celle qui m'a le plus déçue) est que l'histoire enchaîne les facilités. La mère de Holly souffre d'une dépression qui fait qu'elle accumule des tonnes d'objets dans la maison et ne fait rien de ses journées. Il suffira simplement qu'une personne extérieure vienne faire le ménage avec le sourire pour que la malade sorte de sa torpeur. Même chose pour les problèmes d'Ed, traités avec trop de légèreté.

    Finalement, le contenu du livre est tellement pauvre qu'il a fallu y introduire des personnages peu utiles à l'intrigue et pas très intéressants : les amis de Holly (dont je suis d'ailleurs incapable de me rappeler les prénoms), la cousine d'Ed, etc. Décrire les protagonistes comme brisés et solitaires ne me semble pas véridiques. Leur mal-être aurait dû être beaucoup plus développé et l'histoire concentrée uniquement sur eux.

    Vous l'aurez compris, même si Holly est toute mignonne et sa rencontre avec Edward m'a attendrie, j'ai trouvé que tout ce qu'il y avait autour était très pauvre. C'est un roman avec un résumé qui ne tient malheureusement pas ses promesses.

     

    Note : 


    Auteur : Rachael LUCAS
    Éditeur : Albin Michel
    Format : broché
    Date de parution : 5 septembre 2018
    Genre : romance, vie quotidienne
    Nombre de pages : 272
    Tranche d'âge : à partir de 12 ans
    ISBN : 9782226394088


    votre commentaire
  • L'Arcan

    Auteur : Thomas VILLATTE
    Éditeur : Fleurus
    Date de parution : 14 septembre 2018
    Format : broché
    Genre / thématiques : urbanisme, affaires de famille
    Nombre de pages : 280
    Tranche d'âge : à partir de 12 ans
    ISBN : 9782215135579

    2016, Bretagne. À l’Arcan, petite ville côtière en déshérence, un promeneur fait une découverte extraordinaire en bord de mer : une forme oblongue et translucide, une sorte d’œuf gigantesque apparait sur la lande. On l’appellera l’Onyx. Cette apparition fait grand bruit. Rapidement, des touristes du monde entier se pressent pour la voir, pour la toucher, pour éprouver ses prétendues vertus guérisseuses. L’Arcan devient le centre de mille attentions et connaît, par le tourisme, un développement spectaculaire. Les investisseurs pullulent.

    À Rennes, Fanch, Coco et Charlie, trois jeunes étudiants se morfondent sur les bancs de la fac. Ils lisent une annonce dans le journal : on cherche des manutentionnaires pour construire un nouveau complexe résidentiel à l’Arcan. Ils bouclent leurs sacs et partent.

    Trois avocats natifs de l’Arcan, Louis, Maël et Ary, des amis de trente ans, ont mis récemment la clef sous la porte de leur cabinet parisien. Radiés du Barreau, ils se souviennent de leur rêve de jeunesse : reprendre ensemble une affaire et investir dans l’économie réelle. Leur choix se porte sur la vieille cidrerie de l’Arcan.

    Dans cette sorte de far-west au développement anarchique où tout est à construire, les trois étudiants rencontrent les trois entrepreneurs. Ils nouent des relations complexes, entre jalousies et admirations, et confrontent leurs aspirations.

     Je remercie les éditions Fleurus pour m'avoir donné l'opportunité de lire les épreuves non corrigées de ce roman. Pour ceux qui ne sauraient pas vraiment à quoi cela ressemble, les épreuves non corrigées sont une version non définitive du roman. Il manque parfois l'image de couverture, il peut rester quelques coquilles dans le texte (mais je dois avouer que je n'en vois que très très rarement) et, plus souvent, le résumé du roman n'est pas celui qui apparaîtra sur la version finale du livre. Je vous explique tout ceci car, le résumé que j'ai lu sur ces épreuves non corrigées ne faisait pas mention des trois étudiants et des trois avocats. Je pensais donc avoir à faire à une histoire fantastique avec pour sujet central cet œuf sorti de nulle part. Le côté mystique associé à cet œuf est bien entendu évoqué dans les 2-3 premiers chapitres mais on n'en entend plus parler avant les 30 dernières pages.

    C'est en fait un roman très réaliste qui parle surtout de patrimoine, d'industrie, de choc des générations et de projets de vie. On a d'un côté trois jeunes étudiants rêveurs qui aimeraient faire de grandes choses et de l'autre, trois vieux briscards qui voudraient sauver une production de cidre dans la région qui les a vus grandir. Tout ce petit monde se rencontre donc à l'Arcan, la région bretonne où est apparu un beau matin un œuf étrange qui attise la curiosité du monde entier au point d'en décupler l'activité touristique.

    J'ai pris plaisir à lire cette histoire car l'auteur a une écriture mature et très prenante. Cependant, je n'oublie pas que je lis aussi dans le but de partager et vendre des romans et j'ai peur que celui-là n'intéresse pas beaucoup le lectorat auquel il est adressé : les adolescents. Tout d'abord, aucun personnage n'a moins de vingt ans (la moitié en a même plus de cinquante); ensuite, il n'y a vraiment d'aventure, de suspense, de rebondissements : c'est simplement l'histoire d'une région en pleine reconstruction. Je pense qu'il va m'être difficile de créer de l'intérêt auprès des adolescents qui, pour la plupart, lisent justement pour sortir complètement de la réalité (monde du travail, difficultés financières, sujets de société, etc). Ce livre aurait plus sa place en littérature adulte.

    Mais il mérite vraiment le coup d’œil car on sent que tous ces personnages ont des ambitions, refrénées parfois par un passé trouble; à tel point que j'ai trouvé parfois l'atmosphère pesante, lourde de secrets. D'ailleurs, la description des constructions et des chantiers donne elle aussi un sentiment de lourdeur, d'air pesant et suffocant. Cela dénote une réelle aisance dans l'écriture et je l'ai remarqué plus d'une fois. Mais derrière les conflits, les mésententes et les révélations de chacun qui prennent une énorme place dans l'histoire, l’œuf mystérieux reste toujours dans un coin de notre tête et on espère connaître sa provenance à la fin du livre.

    Pour résumé, L'Arcan est un livre qui présente une histoire originale et vraiment bien écrite. Je maintiens cependant qu'il n'a pas sa place dans les rayons des livres pour adolescents.

     

    Note

          Et Frank lui tapa sur l'épaule - c'était son truc, à Frank, taper sur l'épaule des ouvriers pour créer de la proximité. Au vrai, il n'éprouvait aucun plaisir à être le chef. Il voulait simplement bâtir une belle résidence et peut-être, au fil des heures passées à travailler honnêtement, avec la noblesse et la modestie qu'exigent les métiers de construction, obtenir de l'avancement et une bonne tape sur l'épaule. Fanch, lui, ne dit rien de ce qu'il pensait - la paye, toujours -, cependant il était en désaccord avec son chef. Pour lui, la décharge qui s'élevait sur la lande, c'était un crime contre le paysage, contre la morale, et qui devrait être jugé. [...] Mais personne ne lui avait demandé son avis, et malgré ses idées en ébullition, il devait surtout travailler pour manger. Apprendre à faire l'autruche, comme disait Frank.


    votre commentaire
  • La courte histoire de la fille d'à côté

    Si on était dans un film, Matt dirait à Tabby qu'il est fou d'elle. Alors, elle se jetterait dans ses bras - sous une pluie battante, évidemment. Mais on n'est pas dans un film : Matt et Tabby sont voisins, il est son meilleur ami, et elle est amoureuse de Liam. Cynique, romantique, sur le terrain de basket, pendant les cours, Matt repense à leurs moments partagés et serait prêt à tout pour la garder. Mais un événement tragique vient tout bouleverser...

     J'adore les romances racontées du point de vue d'un garçon. En général, ces messieurs sont plus cyniques et beaucoup plus drôles. Lucas ne fait pas exception à cette règle. Pour vous donner une idée du ton, le premier chapitre a pour titre "L'instant où je sais que tout est foutu". Dès la fin de celui-ci, j'ai aimé le héros. Pour autant, il ne tombe pas dans le cliché du garçon quelconque, moyen dans tous les domaines et qui a des amis un peu losers. Notre héros pratique le basket de façon très assidue; on peut donc l'imaginer grand et plutôt musclé. Quant à son bon pote Trip, même si c'est un clown, c'est également un membre de l'équipe de basket du lycée.

    On suit tout le long du roman les pensées de Lucas, ses flash back et on a accès à ses sentiments les plus intimes; on ne peut pas ne pas se sentir proche de lui. Je dois également avouer que j'adore la relation complice qu'il a avec sa mère.

    Malgré toutes ces qualités, Tabby ne regarde pas Lucas; cette amie d'enfance dont le jeune homme est éperdument amoureux depuis des années, mais elle ne le voit que comme un ami. Je l'ai trouvé parfois cruelle avec celui-ci. Elle commence à le délaisser pour un garçon pour lequel elle a de l'attirance (Liam) mais revient à loisir vers Lucas quand cela lui chante et sans vraiment s'intéresser sincèrement aux problèmes des autres. Il n'empêche que les sentiments de Lucas sont là, forts et immuables; ainsi que la douleur de ne pas les voir partagés. A chaque page du roman, Lucas nous crie son amour pour sa belle (quand est-ce que ça a commencé, pourquoi cela continue aujourd'hui...) si bien qu'on a mal pour lui en la sentant s'éloigner, en constatant son aveuglement. Puis un jour, tout est bouleversé...

    "Elle sourit encore quand son téléphone vibre. Je n'ai pas besoin de regarder pour savoir de qui provient le message[...].
    Soupir.
    Dans ma tête, je passe un bras autour de ses épaules et prends un selfie de nous deux avec mon biscuit et ma bouteille -"dans le bus avec M-Dub, yo !!!". Mais je laisse Tabby à son textotage, mets mes écouteurs [...] et regarde dehors par la fenêtre.
    N'est-ce pas ce que je voulais, après tout ? Juste me retrouver assis à côté d'elle ?"

    Je ne trouve pas les mots pour dire combien ce roman m'a chamboulée. Lucas est un personnage qui me restera très longtemps en mémoire. Il est si réel, si humain. Après certaines péripéties, je m'imaginais lui taper dans le dos; d'autres fois le serrer dans mes bras. Contrairement à beaucoup d’œuvres de fiction (surtout celles destinées aux ados), son histoire et celle de Tabby pourrait arriver à tout le monde. L'amour n'est pas toujours réciproque et on ne sait jamais de quoi sera fait demain.

    Cela fait un très long moment que je n'avais pas versé une larme à la lecture d'un livre. Je regrette que ce livre ne fasse pas plus parler de lui car c'est un condensé d'émotions, une histoire qui brise le cœur. La morale qui le conclut est, elle, vraiment belle et donne matière à réfléchir.

    Un roman qui vient de rentrer dans le top 5 de mes plus gros coups de cœur !

     

    Note


    Auteur : Jared Reck
    Éditeur : Gallimard Jeunesse
    Format : broché
    Date de parution : 31 mai 2018
    Genre : drame
    Nombre de pages : 320
    Tranche d'âge : à partir de 12 ans
    ISBN : 9782075093613


    votre commentaire
  • P.O.V : Point Of View

    La première fois qu'un lien vers une vidéo porno s'affiche sur son ordinateur, Lucas est en train de télécharger un film de super-héros en streaming. Cette scène, qu'il visionne sans l'avoir voulu, le sidère, puis lui procure une émotion totalement inédite.
    Pour retrouver ce frisson initial, il glisse en secret dans une sphère qui accapare ses pensées, ses nuits, et bientôt tout son temps libre. Vu de l'extérieur, on pourrait croire que Lucas est un simple geek. Il est en réalité victime d'une addiction dont il ne peut plus se sortir seul. Pour revenir du côté de la vie, il lui faudra accepter la rencontre et l'échange avec d'autres, loin des écran.

    Voilà un livre qui annonce la couleur dès la couverture, avec ce large bandeau jaune au texte écrit en majuscule : "addict au cybersexe à 15 ans". Le sujet étant plus que sensible et destiné à un public adolescent, il est intelligent de ne rien cacher sur le contenu.

    Cela étant dit, je ne dénote qu'une seule scène "choquante". Le roman ne raconte pas ce que Lucas voit sur son écran mais ses réactions, que ce soit après le visionnage de sa première vidéo ou quand son père lui dit qu'il a confié son ordinateur et son téléphone portable à un collègue pour qu'il les répare après qu'ils soient soudainement tombés en panne tous les deux...

    J'ai beaucoup aimé assister aux ravages d'une addiction du point de vue de sa victime. On est plus souvent témoin dans ce genre de cas et on finit par avoir des jugements sans toujours comprendre. L'histoire de Lucas nous apprend tout d'abord la vigilance car il a regardé sa toute première vidéo porno quand elle s'est offerte à lui durant un acte complètement anodin dans la société actuelle : regarder un film tout public en streaming. Des dizaines et des dizaines de fenêtres intempestives s'ouvrent tout le temps, et la tentation apparaît...

    Il s'est arrêté sur les photos très dénudées, sur les seins lourds, les bouches ouvertes. Juste à côté, un GIF d'un couple en pleine action est apparu dans une fenêtre.
    La bouche sèche, incertain de la destination finale, il a cliqué dessus, tout simplement parce que le visage de la fille lui a plu.

    Ensuite, son histoire nous apprend que l'addiction (quelle qu'elle soit) est une vraie maladie; et comme toute maladie, il est difficile, voire impossible de s'en sortir seul. L'auteur décrit comme un véritable piège la spirale dans laquelle Lucas est entraîné : insomnies, chutes des résultats scolaires, difficultés à interagir avec les autres, temps passé sur l'ordinateur toujours grandissant, etc.  De plus, il arrive que face à la maladie la réaction des proches soit inappropriée et parfois même néfaste, faute d'expérience et de connaissances sur le sujet. Les parents sont souvent impuissants et la seule solution est de s'adresser à des professionnels.

    "Je vais te dire ce qu'on va faire. Plus d'ordi. Plus de smartphone, plus d'Internet. S'il a besoin de faire une recherche pour le lycée, il la fait sur notre ordi, mais sous mon contrôle. Point barre. Il y aura bien un moment où il va se tourner vers autre chose, non?"

    Je pense qu'il ne faut pas voir ce livre comme pervers mais comme préventif. Lucas n'a pas choisi d'être addict; c'est quelque chose qui peut arriver à n'importe qui et les tentations sont nombreuses : l'alcool, le haschich, la drogue, les jeux vidéo, la nourriture, etc. Ce roman peut montrer une réalité dérangeante, mais c'est une réalité dans laquelle le héros s'en sort et tout finit globalement bien; car oui, on assiste à la déchéance de Lucas mais aussi à sa guérison. J'ai appris beaucoup de chose grâce à cette lecture et je pense voir dorénavant les gens victimes d'addiction de façon différente.

    Un livre coup de poing d'une grande justesse.

     

    Note

    Auteur : Patrick BARD
    Éditeur : Syros
    Format : broché
    Date de parution : 23 août 2018
    Genre / thématique : drame, témoignage fictif
    Tranche d'âge : à partir de 14 ans
    Nombre de pages : 235
    ISBN : 9782748525212


    votre commentaire
  • Fangirl

    Auteur : Rainbow Rowell
    Éditeur : Castelmore
    Format : ebook
    Date de parution (format broché) : 18 février 2015
    Genre(s) / thématique(s) : vie quotidienne, romance
    Nombre de pages (format broché) : 288 / (poche) : 576
    Tranche d'âge : à partir de 15 ans
    ISBN : 9782820515421

    Pour trouver sa place dans le monde réel, Cath pourra-t-elle toujours compter sur Simon Snow ?

    Cath est fan de la série Simon Snow, comme le reste du monde. Sauf qu’elle ne se contente pas d’endosser le costume de son héros favori à chaque avant-première, elle va jusqu’à écrire la suite des aventures du jeune mage, et publie ses histoires sur un site où sa fanfiction est suivie par des milliers de lecteurs.
    Tout bascule le jour où Wren, sa sœur jumelle, qui partage sa passion depuis toujours, décide de faire chambre à part sur le campus universitaire. Alors que Wren s’apprête à profiter dignement des joies de la vie étudiante, Cath est soudain projetée dans un univers hostile où elle va devoir se confronter à des gens bien réels : son père, publicitaire qui frise le surmenage, une prof de littérature qui méprise la fanfic, et une coloc un peu revêche, au petit ami omniprésent...

    J'entends parler de Rainbow Rowell et de ses romans depuis un petit moment. J'ai donc profité d'une "Grosse OP" Bragelonne/Milady/Castelmore pour me procurer à moindre coût son deuxième livre : Fangirl.

    L'héroïne, Cath, est un personnage exceptionnel. Elle a une personnalité très complexe, riche et approfondie. Au début du roman, on a affaire à une jeune fille solitaire, casanière et rebutée par tout ce qui lui est inconnu -en l’occurrence, la vie étudiante. Plutôt que d'accepter les multiples occasions de se créer de nouvelles relations et de s'amuser, elle les décline toutes et préfère rester enfermée devant son ordinateur à écrire sa fan fiction. Je mourrais d'envie de lui mettre des coups de pied aux fesses en la sommant de se bouger ! Puis peu à peu, elle se laisse aller, affronte ses craintes et se fait des amis pour combler l'abandon de sa sœur jumelle (que j'ai trouvée détestable et ingrate).
    Parmi ses amis, le plus mémorable est Lévi. Pour moi, c'est LE mec parfait : très naturel, drôle, déterminé, attentionné, toujours souriant, etc. C'est le genre de personnages qui plaît tellement qu'on dévore les chapitres pour assister à sa prochaine apparition.

    Rainbow Rowell écrit ici une histoire criante de vérité dans laquelle beaucoup de lecteurs peuvent se reconnaître. Il est inconcevable pour Cath de délaisser son histoire. C'est quasiment vital pour elle. J'ai moi-même passé des centaines d'heures sur Internet durant mon adolescence, me créant des contacts par le biais de l'écriture et des forums où j'étais bien moins timide que dans le monde réel.

    C'est un roman très intelligent sur le passage adulte. J'ai adoré suivre les pérégrinations de Cath et j'ai savouré la plume de Rainbow Rowell qui n'a pas son pareil pour retranscrire les sentiments et les angoisses de ses personnages. Malheureusement, je ne peux pas dire que c'est un coup de cœur car je n'ai pas du tout adhéré à la fan fiction de Cath (qui est un élément central du roman). L'univers de Simon Snow peut être facilement apparenté à celui de Harry Potter, si bien que j'y ai vu une simple parodie. Je n'ai donc pas cherché à pénétrer dans l'histoire, d'autant plus que les extraits qui sont mis à chaque fin de chapitres ne sont pas dans l'ordre. Arrivée à la moitié du roman, j'ai fini par sauter ces passages. Il y a donc peu de chance que je lise un jour Carry On (le roman de Rainbow Rowell qui reprend toute la fan fiction de Cath) mais je lirai avec plaisir et envie d'autres de ses ouvrages.

     

    Note

         - Tu laisses ton petit amis me voler des barres protéinées? [...] C'est contre le règlement ! pesta Cath, rageuse, oubliant l'espace d'une seconde que Reagan était peut-être la personne la plus intimidante qu'elle avait jamais rencontrée.
         - Enfile tes chaussures, lâcha Reagan. Je vais te montrer où est le réfectoire.
         - Non, rétorqua Cath. qui sentait déjà l'anxiété mettre son estomac en pièces. Ce n'est pas juste une question de trouver le réfectoire. C'est aussi que... je n'aime pas les nouveaux lieux, les situations inhabituelles. Et puis il va y avoir tous ces gens, et je ne vais pas savoir où m'asseoir, et... Non, je ne veux pas y aller.
         Reagan s'assit au pied de son lit et croisa les bras.
         - Tu es allée en cours ?
         - Bien sûr.
         - Comment tu as fait ?
         - Les cours, c'est différent, avoua Cath. On a un truc sur lequel focaliser notre attention. Ça craint aussi, mais c'est tolérable.
         - Tu te drogues ?
         - Non.
         - Tu devrais peut-être essayer, alors...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique