• Animae, Tome 1 : l'esprit de Lou

    Auteur : Roxane Dambre
    Éditeur : Livre de poche
    Format : poche
    Date de parution : 14 mai 2014
    Genre : fantastique, policier
    Nombre de pages : 408
    ISBN : 9782253195030

    Je m’appelle Lou, j’ai 20 ans, et dans quelques heures, je vais m’installer dans les bureaux de la DCRI, les services secrets français. Mon job ? Officiellement, je suis consultante au département de recherche sur l’inexplicable. En réalité, je traque une bizarrerie qui rôde dans la nuit parisienne et qui fait hurler de rage mon instinct de panthère.
    Oh, je ne vous ai pas dit ? Comme tous ceux de ma race, ma vraie nature est animale, et je me transforme à volonté. Nous, les Daïerwolfs, formons un peuple très puissant, mais contraint de se cacher des faibles humains. Enfin, faibles... L’officier qui m’a recrutée, le capitaine Sylvain Levif, pourrait me vaincre d’un seul regard tant il me plaît ! À cette heure, je n’ai pas encore décidé si cela va rendre ma mission plus agréable ou plus compliquée. Ou les deux. Et zut. Pourquoi ces choses-là n’arrivent-elles qu’à moi ?

     J'ai été séduite dès le résumé par cette mixité entre fantastique et policier. J'aime beaucoup le profil des Daïerwolfs, cette race d'hybrides à laquelle appartient Lou, l'héroïne, sa mère et son meilleur ami. Ils sont redoutables, autant sur le plan physique qu'intellectuel et doivent mener à bien leur mission ancestrale tout en se cachant des humains afin que ces derniers ne soupçonnent pas leur existence. Incorporer dans ce contexte une enquête policière créé une intrigue originale, solide et intrigante. J'ai vraiment adoré les premiers chapitres de ce roman pour ces raisons.

    Je les ai également aimés grâce à Lou. Le roman est écrit à la première personne (donc en point de vue interne); on comprend rapidement la façon de penser de Lou, ses ambitions et tout un tas de détails personnels. J'adore sa petite manie de faire des listes (qu'on remarquera jusqu'à la fin du roman). Je ne suis pas très adepte de son humour, mais peu importe : j'aime cette héroïne "badass".
    La miss tombe sous le charme de son supérieur, Sylvain Levif : un bel homme sérieux et charismatique. Que le début d'une histoire d'amour se devine ne me dérange en rien; qu'elle se concrétise aussi rapidement et facilement m'a fait lever les yeux au ciel. Le comportement de Sylvain change du tout au tout, les amoureux se disent "je t'aime" au bout de trois jours... Bref, j'ai trouvé cela très niais et cela rend le personnage de Sylvain très creux, sans personnalité vraiment définie.

    Cet aspect du roman mis de côté, l'enquête est vraiment bien menée. Il y a beaucoup de scènes d'action, du suspense, du danger et les pouvoirs des Daïerwolfs sont souvent sollicités (même quand Lou n'est pas sous forme animale). C'est bien écrit, dynamique et souvent drôle.

    Hormis la partie romancée, j'ai adoré ce premier tome dévoré en deux jours. J'espère que la suite est aussi passionnante.

     

    Note :  

         - Ah, nous y voilà, marmonna-t-il. Ne soyez pas trop impressionnée par ce que vous allez voir là-dedans, Lou. Cela peut vous faire un choc, mais sachez que nous agissons toujours pour le mieux. Cette partie est sous la garde d'Igor.
         Il glissa la clé adéquate dans la serrure et la porte s'ouvrit avec un déclic. Igor passa devant moi sans dire un mot. Sylvain s'approcha de moi dans un geste protecteur typique du mâle dominant. Mmm... J'aimais bien ça. Un grand atelier qui ressemblait à un entrepôt de stockage apparut derrière la porte. Je m'y engageai à la suite d'Igor, Sylvain et le professeur Laurent sur mes talons, tout en m'interrogeant sur leur nervosité soudaine. Que pouvait-il bien y avoir ici? Sur le côté droit, des cellules vides, très semblables aux cellules de garde-à-vue dans les commissariats, sentaient la poussière. Elles auraient eu besoin d'un bon coup de balai !
         La vitre de la dernière cellule était hermétiquement fermée. Je jetai un coup d’œil curieux à l'intérieur. Un homme se tenait là, prostré. Nu. Mon sang se glaça dans mes veines et mes yeux s'agrandirent d'horreur. Mon cerveau lui-même se paralysa l'espace d'une seconde. Un Daïerwolf.


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  • Jackaby, tome 1

     

    Auteur : William Ritter
    Éditeur : Bayard
    Format : broché
    Date de parution : 13 juin 2018
    Genres / thématiques : policier, fantastique, historique
    Nombre de pages : 352
    Tranche d'âge : à partir de 12 ans
    ISBN : 9782747058940

    « Il est souvent difficile pour les autres de saisir la nature de ce don que je suis le seul à avoir. Il me permet de déceler la vérité là où les autres ne voient qu'illusion... Car le monde est une scène et il semblerait que je sois le seul spectateur capable de voir derrière le rideau. »


    Abigail Rook, 17 ans, débarque en Amérique. La tête pleine de rêves d'ailleurs, elle espère vivre l'aventure avec un grand A.
    Elle fait la connaissance d'un étrange personnage, Jackaby, qui lui offre un emploi. Détective doué de facultés de médium, il est capable de voir les phénomènes surnaturels.
    Pour sa première mission, Abigail accompagne son nouveau patron sur les lieux d'un crime particulièrement sanglant. Jackaby soupçonne l'assassin de ne pas être humain, ce que la police refuse de croire. Mais les meurtres s'enchaînent et confirment les soupçons du détective...

     J'aime beaucoup les histoires fantastiques se déroulant dans des siècles passés. L'histoire se passe en Amérique, à la fin du XIXe siècle. Ici, la situation est très classique : des morts inquiétantes, un détective excentrique et un assistant narrateur. Ou plutôt UNE assistante : Abigail. C'est original d'avoir une héroïne plongée dans l'action dans une société ou le beau rôle n'est donné qu'aux hommes.

    L'univers du détective Jackaby est intéressant. Entre sciences exactes et occultes, son bagage intellectuel est impressionnant et à de quoi le faire passer pour un dément. Néanmoins, ce personnage n'est pas très attachant, ni Abigail d'ailleurs. Ce livre n'étant qu'un tome 1, peut-être que les tomes suivants plongeront d'avantage dans l'intimité des héros.

    De manière générale, l'enquête présentée dans ce roman ainsi que l'histoire dans sa globalité, sont agréables à suivre, mais elles ne se détachent pas du lot et ne resteront pas mémorables. Ce livre rassemble beaucoup d'éléments déjà vus (ou en l’occurrence, déjà lus). Il n'empêche que le ton est dynamique, l'ambiance digne de Jack l'éventreur et le mystère habilement entretenu jusqu'à une fin sous tension.

    Pour résumer, Jackaby est une bonne histoire fantastique, bien qu'un petit détail inédit manque cruellement.

     

    Note :

        Je regardai ce drôle de détective et réfléchis au tour que la conversation venait de prendre. Son chapeau ridicule livrait une violente bataille de couleurs avec sa longue écharpe. Le pardessus qui pendait de ses épaules osseuses faisait l'effet d'un vêtement coûteux, mais il était élimé, et ses poches bourrées à ras bord menaçaient de céder. Elles produisaient de légers tintements à chacun de ses pas. Il m'était arrivé d'être révulsée par un individu austère en costume strict et chapeau haut de forme, mais, là, ça n'avait vraiment rien à voir.
         - Vous n'êtes pas en train de me faire marcher, là ? demandai-je.
         Jackaby me regarda d'un air innocent.
         - Je vous assure que vous avancez toute seule, Miss Rook.
         - Je veux dire, vous êtes sérieux ? Vous enquêtez vraiment sur des... comment disait votre pancarte déjà ? Des "phénomènes inexplicables"? C'est bien chez vous, là derrière ?
         - Inexpliqués, me corrigea Jackaby. Mais oui.


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  • Le club des feignasses

    Auteur : Gavin's Clemente-Ruiz
    Éditeur : Mazarine
    Date de parution : 28 mars 2018
    Format : broché
    Genres / thématiques : relations humaines, lâché-prise
    Nombre de pages : 324
    ISBN : 9782863744741

     QUE FAIRE...

    • Si vous avez un jour appris une terrible nouvelle et décidez d'aller manger une côte de bœuf pour fêter ça,
    • Si vous avez envie d'être au côté de personnes que vous aimez quand vous en avez besoin,
    • Si vous avez toujours rêvé de retrouver l'amoureux de votre jeunesse,
    • Si vous voulez chanter (faux) sans qu'on vous regarde de travers,
    • Si vous avez un jour fait partir d'un club de plage et que l'envie vous revient 50 ans plus tard ?

    Rejoignez le club des feignasses!

    Rien ne prédisposait Béa, Alice, Sam, Greg et Elisabeth à se rencontrer. Pourtant, ces amoureux et cabossés de la vie, membres d'un club aussi curieux et chaleureux, apprennent vote à se connaître avec leurs failles, leurs richesses et leurs secrets.
    Un roman plein d'émotions, d'optimisme et de tendresse qu'anime une galerie de personnages attachants.

    En tombant sur le titre et la couverture, je m'attendais un roman humoristique, léger, sans prise de tête. Mais le titre est très trompeur; ne vous y fiez pas. "Le club des feignasses" est en quelque sorte un titre métaphorique.

    Les premiers chapitres, qui présentent chacun leur tour les personnages, ne sont pas très réjouissants. Mais l'écriture est agréable, fluide et maîtrisée. Donc on continue la lecture et on est peu à peu entraîné dans ce groupe de personnages extrêmement attachants, tous différents mais avec la même soif de vivre. Béatrice prend naturellement le rôle de leader et entraîne ses camarades dans une aventure humaine qu'ils ne sont pas prêts d'oublier; et nous non plus.

    Ce roman offre une bouffée d'oxygène incroyable. Tous ces gens, dont la vie est loin d'être rose, décident de faire abstraction de leurs malheurs pour lâcher prise et entreprendre des choses qu'ils n'auraient jamais faites avant. On a l'envie viscérale de les voir réussir ! Je suis toujours impressionnée de voir comment, en quelques centaines de pages, un livre peut nous faire passer par tant d'émotions. On rit, on s'insurge, on a les larmes aux yeux, sans jamais tomber dans le mélodrame. Le paroxysme est atteint à la lecture des remerciements de l'auteur, à la fin du livre; d'ordinaire, je ne les lis jamais, mais il me fallait quelque chose en plus à la fin de cette histoire que je ne voulais pas lâcher; ici, je vous assure qu'il faut à tout prix lire les remerciements !

    J'ai été complètement chamboulée par cette lecture. Un très beau roman qui vous fera voir certaines choses différemment.

     

    Le club des feignasses

     

     

     

    Gavin's Clemente-Ruiz et moi
    (Saint Maur en poche 2018)

     

     

     

     

     

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    Note

         A peine le serveur parti, Sam demande : 
         - Mais d'où te vient cet intérêt pour la Vichy Célestins, Béa ? Faut que tu nous expliques.
         - J'adore faire des thalassos. C'est mon péché mignon, avec ma fille, Hélène. Celle que vous avez vue. Un week-end, une semaine, on se roule dans la boue, on se fait tripoter de partout, j'adore ça ! Bon, c'est aussi à Vichy que...
         - Que quoi?
         - Qu'au cours d'une thalasso, j'ai non seulement rencontré le père de ma fille, mais que j'ai conçu Hélène. Tout d'un coup ! Emballé, c'est pesé ! Vlan ! Vous me jurez de garder le secret ? Même Hélène ne le sait pas. Du coup, à chaque fois que je bois un Vichy Célestins, je repense à ce beau moment... Promis, hein ?
         Tous hochent la tête d'un air de connivence. On dirait qu'on vient de leur donner le code nucléaire. Le serveur apporte les Vichy Célestins.
         - Je vous ai dit un secret. Allez, à vous. Ce sera le pacte de notre club.


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  • Otaku Otaku, tome 2

    Scénario / Dessin : Fujita
    Éditeur : Kana
    Date de parution : 22 juin 2018
    Genre : shojo
    Nombre de pages : 128
    ISBN : 9782505072522

    Dans ma chronique du tome 1, je vous faisais part de mon scepticisme concernant cette série; la faute à un scénario inexistant.
    Je ne vais pas y aller par quatre chemins : mon souhait d'avoir à faire à une histoire plus passionnante et passionnée ne s'est pas réalisé. On continue les gags de geeks (ou plutôt d'otakus) sans suivre de fil conducteur et ça devient très vite lassant. Heureusement que le couple secondaire, Hanako et Târo, est là pour donner un peu de punch à ce deuxième tome car Narumi et Hirotaka  sont beaucoup plus effacés, malgré l'arrivée d'un proche.
    Le dessin ne parvient pas à sauver le scénario car il est beaucoup trop soigné et pas assez "cartoon" pour une série parodique.

    Je ne continuerai pas cette série, trop timide dans tous ses aspects.

     

    Note

    Otaku Otaku, tome 2

    (cliquer pour voir l'image en grand)


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  • Moriarty

    Scénario : Ryosuke Takeuchi
    Dessin : Hikaru Miyoshi
    Éditeur : Kana
    Date de parution : 22 juin 2018
    Genre : seinen
    Nombre de pages : 212
    ISBN : 9782505070733

    Le mythe de Sherlock Holmes revisité à travers les yeux de Moriarty !

    Fin du XIXe siècle, l'Empire britannique a atteint son acmé...

    Albert Moriarty, fils aîné du comte Moriarty, est révolté par le système social fondé sur la hiérarchie des classes et profondément enraciné dans les esprits.
    Deux frères rencontrés dans un orphelinat vont lui permettre de se lancer dans un projet d'une ambition folle : apporter la paix au pays tout entier.
    Eh oui, l'ennemi juré de Sherlock Holmes cachait un secret... !

    Quand on nous a présenté ce manga en janvier, au festival d'Angoulême, je faisais partie des plus dubitatifs; pas sûr qu'un manga basé sur des héros de la littérature anglaise face le poids face à L'attaque des titans, Ajin ou tout autre série seinen n'ayant plus besoin de faire ses preuves. Pourtant, six mois plus tard, la curiosité l'emporte sur le scepticisme.

    Mes connaissances sur Sherlock Holmes se limitent à la lecture du Chien des Baskerville et à la diffusion de Basil, détective privé des studios Disney; autrement dit, je ne connaissais rien de Moriarty avant la lecture de ce manga. Il y a d'ailleurs ici, quatre jeunes Moriarty : le noble Albert et son petit frère (qui a un rôle mineur), et les deux enfants que leurs parents ont recueillis pour être bien vus par leurs pairs. L'aîné des deux orphelins est absolument fascinant : il éblouit la populace et les lecteurs par une intelligence hors norme et un flegme à toute épreuve. Bien que d'origines sociales totalement opposés, Albert et les orphelins se découvrent des points communs : la haine des nobles qui profitent de leur statut pour martyriser les membres de classes plus modestes, et la détermination. A partir de là, plus rien ne pourra les arrêter...

    La première partie du manga, qui expose l'enfance des Moriarty, est un peu complexe à assimiler au début, mais elle est nécessaire pour bien exposer les bases de cette relation fraternelle indéfectible. Ainsi, durant la deuxième partie, qui laisse passer treize années, nous pouvons savourer les démonstrations intellectuelles de William James Moriarty, le plus brillant des trois, parfaitement à l'aise dans le rôle de consultant privé au service des plus démunis. Je vais me répéter mais je suis véritablement tombée sous le charme de ce personnage. Il a un charisme et un regard hypnotiques tandis que ses adversaires perdent rapidement leurs moyens face à la pertinence de ses interventions. Le dessin gère parfaitement le rythme de l'histoire et l'intensité de certaines scènes. Impossible de le lâcher une fois qu'on met le nez dedans. Vous l'aurez compris, je n'ai rien à redire sur ce manga. L'attente de la suite (prévue pour le 21 septembre) va être insupportable!

    Je suis dans l'incapacité de dire si ce manga est une bonne adaptation de l'oeuvre de Conan Doyle; mais je peux au moins affirmer que ce premier tome frappe très fort avec ses palpitantes péripéties et son personnage vedette. C'est un énorme coup de cœur! 

     

    Note :


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